Le Centre de création industrielle CCI – en développement

Rina Sherman

Grands portraits, témoins de notre temps

HD, couleurs, 90 min, k éditeur, Paris, 202…

Synopsis VF Un film sur le CCI, une institution culturelle crée en 1969 au sein de l’Union centrale des arts décoratifs (UCAD) pour proposer aux spécialistes comme au grand public un regard critique sur la portée et les enjeux des objets, les signes et les espaces de la société industrielle contemporaine.

Synopsis EV A film about a cultural institution created in 1969 within the Union centrale des arts décoratifs (UCAD) to offer specialists and the general public alike a critical look at the significance and challenges of objects, signs and spaces in contemporary industrial society.

collectionGrands portraits, témoins de notre temps
durée – 90 min
genre – documentaire, grand format / format 1 heure
classement – G – Public général, spécialisé, universitaire
année – 202… en développement
langue – français
pays d’origine – France
format – 1920×1080, 25fps, 1.66:1, son mono / stéréo
VOFR – voix et narration française
VOVA – voix ST anglais et narration anglaise 
VI – voix FR et narration VF et / ou VF

contact vente & distribution

valeurs : document, histoire, portrait, éducatif, recherche

hashtag : #kediteur #centrepompidou #design #quotidien #objets #graphisme #architecture #cci #beaubourg #pompidou #artsdeco

Le Centre de création industrielle CCI – en développement

Le CCI, une institution culturelle crée en 1969 au sein de l’Union centrale des arts décoratifs (UCAD pour proposer aux spécialistes comme au grand public un regard critique sur la portée et les enjeux des objets, les signes et les espaces de la société industrielle contemporaine.

Au travers témoignages et archives, le film retrace la genèse du CCI, la volonté politique de créer organisme de valorisation du design industriel, le passage de l’art décoratif au design, le rôle du graphisme, les premières expositions sur le design à l’UCAD, puis au Centre Pompidou et l’intégration du CCI au musée national d’art moderne (MNAM).

Un film de création de 90 minutes de Rina Sherman
en développement

avec le concours de Margo Rouard-Snowman

dans la collection
Grands portraits, témoins de notre temps

Un air de mystère plane autour de la période de création et les premières années d’activités du Centre de création industrielle, dont la vocation est de rendre compte des relations entre les individus et le cadre de vie quotidien (architecture, urbanisme, design industriel, publicité, média… L’histoire du CCI s’inscrit dans un contexte politique particulière ; les sujets traités au fil des années rendent compte des desseins institutionnels à l’œuvre, qui détermine et façonne son action, ses activités et son organisation. Les responsables et commissaires, étaient-ils des « fous du roi » ? Si oui, quel roi, quels rois et à quel dessein ?

Quelles étaient des volontés et des circonstances qui ont rendu possible la création et les premières années fertiles de l’existence du CCI ? Pourquoi l’état supportait, voire soutenait les « troublions », responsables et commissaires du CCI ? Pourquoi l’état permettait de mettre à disposition des informations au grand public pour remettre en question la société ? Récupération, volonté de changement, les deux, distraction, air de temps inévitable à la suite de mai ’68, compréhension de l’utilité de la culture comme outil de développement sociétal, ou de communication à l’échelle nationale et internationale ? Quels étaient les rapports entre l’état, plusieurs ministres et administrateurs qui se sont succédés et les agents de la culture, les commissaires, les créateurs ?

En 1968, l’exposition Les Assises du siège contemporain, organisée par Yolande Amic, au Musée des Arts Décoratifs (mai-juillet 1968), un bilan de la situation internationale de la création dans le domaine du siège avec 303 pièces des plus grands designers : Kaarre Klint, Le Corbusier, Gio Ponti, Gerrit Rietveld, Eero Saarinen, Pierre Paulin, Verner Panton, Mies van der Rohe, Charles Eames, Pierre Chareau, Marcel Breuer est en quelque sorte le précurseur à la création du Centre de création industrielle (CCI) qui voit le jour an plus tard.

Affiche avec un dessin de Paul Steinberg, 1914-1999
Imp. Delpire 64 x 46 cm

Pour l’exposition inaugurale du Centre de création industrielle, UCAD, 1969 -1970, Roger Tallon, Joe Colombo, Charles Eames et Fritz Eichler, cinq designers internationaux proposent leur définition et leur vision du design, qui ne dispose pas encore de substrat théorique en tant que discipline indépendante.

Né d’une initiative privée au sein de l’Union centrales des art décoratifs le Centre de création industrielle avait comme objectif de mettre en perspective et de questionner la société de consommation. Avec son ambition de critique sociale, propre au mouvement de mai ‘68, le CCI était unique, en réfutant d’être un « design center » et n’ayant pas de collection pouvant l’apparenter à un musée.

Ses fondateurs, François Mathey et François Barré avaient pour ambition de porter un regard sur l’urbanisme, le design graphique, la communication visuelle, le design industriel, de computation, de problématiques culturelles et de société.

Le Centre de création industrielle, nouveau département de l’UCAD, présenté une sélection de produits industriels qui entrent dans des catégories suivantes : le chauffage, la cuisine, le sanitaire, la table, l’équipement mobilier, la lumière, le second œuvre, les revêtements muraux, les tapis et revêtements du sol, les textiles et le linge de maison, l’audiovisuel, les loisirs, le sport et le mobilier urbain.

En 1972, le CCI, avec une ambition de critique sociale, sans collections et n’étant pas un design center, est intégré à l’Établissement public du Centre national d’art et de culture Georges Pompidou et, en 1973, devient l’un des quatre départements du Centre. À l’activité de sélection de produits des premiers temps succède une démarche d’information sur les produits, avec l’urbanisme et l’architecture comme de nouvelles préoccupations.

En adoptant une position culturelle d’un centre de ressources, les expositions et publications sont élargies à l’exploration des analyses de recherche en sociologiques et scientifiques. Ce programme du CCI- un des seules institutions qui en France s’occupait du design – établi à partir de 1970, décliné selon les temps, comprend deux axes : l’exposition des tendances et recherches du design et la présentation de sélections thématiques de produits.

Le Centre est également éditeur et publie des textes fondamentaux comme « La Mécanisation au pouvoir » de Sigfried Giedion (1948), « Nouvelles de la métropole froide. Design et seconde modernité » d’Andrea Branzi (1992) et la revue comme « Traverses »(1975-1994) dans laquelle publient Jean Baudrillard, Michel de Certeau, Paul Virilio, Bernard Stiegler, Louis Marin, etc. François Mathey, conservateur, et François Barré, responsable d’institutions culturelles, figures tutélaires du CCI, dont les expositions ont lieu dans les locaux de l’Union centrale des arts décoratifs (UCAD ou Arts déco), puis au sein du Centre Georges Pompidou.

Paul Virilio, Bunker Archéologie exposition organisée par le Centre de Création
Industrielle au Musée des Arts Décoratifs (1975-1976)
Photographies n°85 à 88, Paul Virilio, CCI 20.1-10 n°94033/074

« Pendant ma jeunesse, le littoral européen était interdit au public pour cause de travaux ; on y bâtissait un mur et je ne découvris l’Océan, dans l’estuaire de la Loire, qu’au cours de l’été 19451. »
Paul Virilio. Bunker archéologie. Paris : Galilée, 2008

Les intérêts protéiformes du CCI vont des fiches-produit, à l’établissement d’un répertoire des praticiens, à la participation dans des instance internationales, à la parution de la revue Traverses (n°1, 1975 – n°47, 1989) aux expositions qui prennent une place importante.

« En premier lieu, à parler de forme, de style, d’esthétique, de beauté ou de goût, cette conception vulgarisée du design n’emploie que des mots vagues. Des mots qui masquent plutôt qu’ils ne révèlent. Plus précisément, on méconnaît, au nom d’une idée reçue, qu’un ordre formel n’est jamais “purement” décoratif. Le designer n’est pas un pur styliste, parce que le style n’est jamais affaire de pureté; C’est-à-dire qu’il n’est jamais gratuit ni innocent. L’exemple du designer est même probant à cet égard. Son activité déborde de beaucoup ce qu’il est convenu de considérer comme un décor pur ou exercice de style à l’intérieur de son domaine. (…)

Le design est, il n’est rien qu’un système de signes. Il est un code général de repères et d’incitations qui vise à régler la totalité des comportements sociaux, des conduites pratiques et des motivations affectives à la fois. La signification, le sens et la valeur affirmés des objets et ensembles d’objets, tel est le véritable enjeu social de design. L’espace et ses éléments ‘désignés’, dans la société de la production-consommation, ne relèvent pas d’une plus grand utilité ni d’une plus grande beauté ? ils sont pris dans un ordre systématique signifiant (production/consommation)… »

Huguette Briand-Le Bot. “La question du design”, article tiré de la revue Traverses, numéro 2, novembre 1975.

Les Assises du siège contemporain, exposition organisée par Yolande Amic au Musée des Arts Décoratifs (1968)

À partir de 1977, l’installation du Centre de création industrielle au Centre Pompidou, confère à ce premier un profil et une présence publique accrus et permet une articulation de son image autour de quatre grande lignes : le design, l’architecture, les nouvelles technologies et l’innovation sociale, sous-tendue par une appréhension de la vie quotidienne de plus en plus présente. Le CCI a une mission culturelle qui englobe l’organisation d’expositions, l’édition de publications et la création d’un centre de documentation sur le design. Ses attributions en matière de design englobent un large éventail de disciplines, y compris le graphisme, comme en témoigne le travail du designer suisse Jean Widmer, qui a conçu le logo fondateur du CCI et plusieurs affiches promouvant les activités de l’organisation.

Avec un rôle de médiateur entre les créateurs et les producteurs et le grand public, mais également entre des conceptions différentes de la culture, d’une part technologique et industrielle et d’autre part artistique, le CCI agit sur l’évolution de l’environnement de la société moderne en marche.

La rue. L’espace collectif, ses signes, son mobilier, sous la grande voûte des Halles Baltard, promises à la démolition, Paris, Halles Baltard, 1970 – 1971

Exposition du CCI, musée des Arts décoratifs-musée national d’Art moderne (1972 – 1973),
présentant une sélection internationale d’objets de stockage, d’ustensiles pour la préparation du repas ou sa cuisson. Commissaire : Raymond Guidot.
Photographe : Eustachy Kossakowski. CCI 5 0004

Le Centre expose, organise des rencontres et des colloques, publie, informe, documente… Une structure unique en son genre, le CCI noue des relations avec des institutions importantes : Musée allemand de l’architecture (DAM) à Francfort, Triennale Milano, La Neue Nationalgalerie à Berlin… affirme son rôle à l’international.

Au sein du Centre Pompidou, c’est dans un éclatement complexe de genres, de styles, de professions, de gammes, d’époques que le CCi se forge une identité. En dressant en ‘culture’ ce qui était auparavant laissé en marge, le mobilier, l’immigration, l’éclairage, la création textile, les revêtements dans l’habitat, constituant une image d’ensemble impossible et moyennant parfois des expositions-spectacle qui ont attiré un large public, le CCI est l’initiateur d’une communauté au sein de la société moderne.

Le CCI pose des défis fondamentaux, en suggérant que l’importance du design pourrait être mieux comprise par la documentation du design plutôt que par la collection d’icônes de cachet culturel. À titre d’exemple, l’exposition L’Objet industriel : empreinte ou reflet de la société ? (1980) aborde le design sous trois angles : la conception, la distribution et la consommation, avec comme objectif de montrer les liens entre l’industrie et le consommateur à travers ce que les objets peuvent nous apprendre sur nous-mêmes et nos modes de consommation. Il s’agissait de savoir qui achète le produit, quelle est la nature exacte de ce qui est acheté, quelles sont les raisons de son achat, les limites de son utilisation et la durée de sa vie.

En 1992, le CCI est fusionné avec le Musée national d’art moderne (MNAM), et, cette même année, une série d’expositions Manifeste voient le jour au Centre Pompidou, dont Manifeste 2, axé sur le design, qui présente au public la nouvelle collection permanente de design du CCI, projet concrétisé en 1991.

L’Objet industriel, Galerie du CCI (1980), Centre Pompidou, en haut : première partie de l’exposition “Qui produit ? Pourquoi, comment. Qui consomme ? Pourquoi, comment.”
En bas : présentoirs métalliques situés dans la partie thématique de l’exposition.
Photo E. Kossakowski ©Bibliothèque Kandinsky, Mnam-CCI, Centre Pompidou/Dist. RMN-GP M5050_X0031_CCI_090_0025_P

Cette exposition, qui témoignera de l’évolution des formes depuis le fonctionnalisme des années soixante jusqu’à l’éclatement des expressions actuelles, a marqué un départ par rapport aux objectifs initiaux du CCI, proposant de nombreux icônes courantes du design du XXe siècle présents dans les collections de design ailleurs dans le monde.

Au cours de l’hiver 1993-1994, cette inflexion française est renforcé avec une exposition rétrospective de l’un des designers français les plus importants de la seconde moitié du XXe siècle, Roger Tallon. Le Centre Pompidou, connaît une nouvelle inflexion en 1998 avec l’objectif renouveler la pratique créative et de développer des collections. En 1997, le Centre Pompidou ferme pour rénovation, jusqu’en en 2000. Au début du XXIe siècle, le MNAM-CCI possède 1 500 objets de design, ainsi que les œuvres de nombreux artistes et exemples d’arts.

Paris-Berlin, 1978. Espace “L’environnement fonctionnaliste”. Au mur, affiches de Cassandre (L’Intransigeant), Paul Colin (La Revue Nègre) Fix Masseau (Exactitude), Charles Loupot
(Exposition internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes). Mobilier fonctionnaliste français. Archives MNAM, photographie Jacques Faujour.

Paris-Moscou, 1979, l’allée centrale de l’exposition, scénographe, Jacques Lichnerowicz, 1979,
©Bibliothèque Kandinsky, Mnam-CCI, Centre Pompidou/Dist. RMN-GP M5050_X0031_ MUS_19791214_001_P

En milieu des années 80, l’exposition « Les Immatériaux » marque la période charnière de l’essor informatique. Le philosophe Jean-François Lyotard, accompagné de Thierry Chaput explore le changement entre deux ères et interroge l’avenir du progrès technologique, son impact sur nos émotions et nos connaissances, à la réalité des objets et à leur longévité. Les visiteurs déambulent parmi les objets, les œuvres et les projets technologiques munis de casques à réception infrarouge retransmettant la voix du philosophe. La naissance des espaces virtuels.

Accrochages « Manifeste. Une histoire paallèle (1960-1990) ».
Crédit photo : Jacques Faujour.

A gauche :
Tirage numérique d’après la planche-contact 20.87, n°2 , 1993

En bas :
Tirage numérique d’après la planche-contact 20.88, n°15, 1993

Fonds Muséographie des expositions
temporaires du MNAM,
Bibliothèque Kandinsky, MNAM-CCI / Centre Pompidou

En 1992, le CCI est fusionné avec le Musée national d’art moderne (MNAM), et, cette même année, une série d’expositions Manifeste voient le jour au Centre Pompidou, dont Manifeste 2, axé sur le design, qui présente au public la nouvelle collection permanente de design du CCI, projet concrétisé en 1991.

Cette exposition, qui témoignera de l’évolution des formes depuis le fonctionnalisme des années soixante jusqu’à l’éclatement des expressions actuelles, a marqué un départ par rapport aux objectifs initiaux du CCI, proposant de nombreux icônes courantes du design du XXe siècle présents dans les collections de design ailleurs dans le monde. Manifeste, marque un départ délibéré de l’architecture comme outil avec l’espace ouvert et modulable des premières années vers l’ordonnance même du bâtiment, plus classique et traditionnelle, voulu par Dominique Bozo et déjà précédé par le réaménagement des espaces de l’architecte Gae Aulenti en 1984.

Au cours de l’hiver 1993-1994, cette inflexion française est renforcé avec une exposition rétrospective de l’un des designers français les plus importants de la seconde moitié du XXe siècle, Roger Tallon. Le Centre Pompidou, connaît une nouvelle inflexion en 1998 avec l’objectif renouveler la pratique créative et de développer des collections.

En 1997, le Centre Pompidou ferme pour rénovation, jusqu’en en 2000. Au début du XXIe siècle, le MNAM-CCI possède 1 500 objets de design, ainsi que les œuvres de nombreux artistes et exemples d’arts.

La collection Design du Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle (MNAM-CCI) comprend actuellement quelque 8 000 œuvres, de près de 900 designers, allant du début du 20e siècle à aujourd’hui. La collection est tournée vers le langage de création, s’intéressant à l’objet autant qu’à son processus de création à travers des dessins, des éléments processuels de conception. Elle retrace la recherche des créateurs – designers, architectes et graphistes – qui ont fait l’histoire de la modernité au 20e siècle, ouvrant des voies nouvelles, esthétiques et techniques, au 21e siècle.

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