Jean Widmer, un écologiste de l’image
Rina Sherman
Grands portraits, témoins de notre temps
HD, couleurs, 70 min, k éditeur, Paris, 2024
k éditeur
en coproduction avec leCentre Pompidou
en partenariat avec leMuseum für Gestaltung, Archiv ZHdK, Zürcher Hochschule der Künste
Synopsis VF
Jean Widmer, un écologiste de l’image, un grand portrait du créateur du logo du Centre Pompidou. Designer, graphiste, photographe, peintre et sculpteur, Jean Widmer est l’un des créateurs pionniers qui ont transformé le paysage visuel en France et ailleurs au cours de la seconde moitié du XXe siècle et jusqu’à nos jours.
Synopsis EV
Jean Widmer, an Ecologist of the Image, a grand portrait of the creator of the logo of the Centre Pompidou. Designer, graphic designer, photographer, painter and sculptor, Jean Widmer is one of the pioneering designers who transformed the visual landscape in France and beyond during the second half of the 20th century and to the present day.
collection – Grands portraits, témoins de notre temps
durée – 70 min
genre – documentaire, grand format / format 1 heure
classement – G – Public général, spécialisé, universitaire
année – 2023
langue – français
pays d’origine – France
format – 1920×1080, 25fps, 1.66:1, son mono / stéréo
VOFR – voix et narration française
VOVA – voix ST anglais et narration anglaise
VI – voix FR et narration VF et / ou VF
contact vente & distribution
Crédit photo couverture : Rina Sherman / ADAGP
Logo du Centre Pompidou crée par Jean Widmer, incrusté dans les pavés du parvis du Centre Pompidou, 2021
Crédit photo : Rina Sherman / ADAGP
Jean Widmer, en train de créer le tracé pour la couverture
du dossier de presse du Centre Pompidou, 2021
Crédit photo : Rina Sherman / ADAGP
Le film « Jean Widmer, un écologiste de l’image » est directement issu de mes recherches en anthropographie visuelle sur la création contemporaine en France et à l’étranger, et spécialement, de mon étude sur le monde de l’art et de la culture en France à travers mon suivi de Claude Mollard, acteur culturel et collaborateur de longue date de Jack Lang.
Depuis l’enfance, je nourrie un vif intérêt pour la culture visuelle moderne, d’abord la peinture et l’architecture, puis le design, et plus particulièrement, l’art de la période de Weimar, et bien sûr, les idées du Bauhaus. Les notions d’identité visuelle (corporate identity) et de charte graphique étaient des idées familières de mon intérêt juvénile et croissant pour la modernité.
Aussi, lorsque j’ai rencontré Jean Widmer et que j’ai appris qu’il avait gagné, avec Ernst Hiestand, le concours pour la première identité visuelle du Centre Pompidou en 1974 et que par la suite, il avait été sollicité pour la création du logo du Centre Pompidou, le terrain était propice pour approfondir mon étude sur cet artiste à multiples facettes et inventif.
Au fil de mes recherches, j’ai appris que Jean Widmer avait étudié à l’école des arts appliqués de Zurich, alors sous la direction du peintre et théoricien de la couleur Johannes Itten, qui, dans ses premières années d’enseignement au Bauhaus, initiait ses étudiants au théâtre pour les familiariser avec la troisième dimension. Parallèlement à ses études, Jean Widmer travaillait comme apprenti au théâtre de marionnettes et dans les collections d’affiches de Fred Schneckenburger, ce qui lui a permis d’acquérir des connaissances et des compétences en matière de présentation tridimensionnelle, de graphisme et de gestion de la complexité de grands projets.
Cet intérêt pour la troisième dimension m’interpellait, car, en tant qu’élève de Jean Rouch, j’ai moi-même été formée à la troisième dimension, celle des cinéastes-caméraman. Jean Rouch, avec l’aide des membres de l’équipe du mime Marcel Marceau, a mis au point un cours de gymnastique filmique (ciné-gym) destiné à former des apprenti-cinéastes à développer, caméra à l’épaule, une écriture de l’image en relation avec les personnes filmées et l’espace dans lequel elles évoluaient.
Jean Widmer est bien sûr l’auteur de la série d’affiches pour le Centre de création industrielle (CCI), qui lui a été confiée à partir de 1969 et qui a lancé sa carrière dans le domaine lancé sa carrière dans le domaine de la culture, tout en marquant profondément le domaine du graphisme et du design en France et ailleurs.
Ces dernières décennies, Jean Widmer s’est consacré à la peinture et à sculpture en s’associant au mouvent de l’art concret. Toute cette richesse de création, informée, entre autres, par son travail novateur en photographie pendant ses années de direction artistique aux Galeries Lafayette et au magazine Jardin des modes, constituaient un ensemble complexe de matière à analyser et à partir desquelles, j’ai pu composer le film.
Si je commence le film par le point de départ de Jean Widmer, ses parents et son lieu de naissance et d’enfance, Frauenfeld, une petite ville de montagne en Suisse alémanique, je jalonne ensuite, tout au long du film, sa longue carrière en procédant par des « avances rapides » et des « retours en arrière » dans une recherche de cohérence dans un ensemble de pans de vie et de création divers et complexes.
Ce faisant, je tends à rassembler dans leur ensemble les multiples facettes de Jean Widmer en tant qu’artiste, dont la pensée, les influences et l’héritage ont façonné la culture visuelle en France et au-delà pour les générations à venir.
J’ai commencé à travailler sur le film sur Jean Widmer en 2019, d’abord en effectuant des recherches toute seule dans les archives, puis, avec l’aide de Jean Widmer, tout au long de la période du confinement pour finalement terminer le film dans les studios du Centre Pompidou en mars 2023.
L’avant-première du film a eu lieu le 23 juin au Centre Pompidou en présence de Jean Widmer et du président du Centre, Laurent Le Bon. Avant même la présentation du film, Jean Widmer a reçu une longue ovation du public et de nouveau à l’issue de la projection.
Le film est présenté dans une collection, Grands portraits, témoins de notre temps, des portraits en grand format de personnes et/ou de lieux, dans lesquels j’explore, souvent pendant de longues périodes, la façon dont les gens travaillent, pensent et vivent et les espaces dans lesquels leur vie évolue dans le temps.
Dans cette collection, je développe actuellement un film sur le Centre Pompidou, Claude Mollard et les premiers temps, et une autre sur le Centre de création industrielle.
Depuis 2007, je réalisé des cinéportraits dans la collection VOICES, rencontres avec des personnes remarquables, des portraits expérimentaux composés d’une mise-en-scène de la parole.
La période de recherche sur Jean Widmer, m’a permis de m’intéresser à d’autres graphistes, artistes ou historiens du design avec un grand portrait de Peter Knapp et des cinéportraits réalisés de Margo Rouard-Snowman, de Philippe Apeloig et d’autres en cours de Nicholas Snowman, Jean-Philippe Lenclos, Etienne Robial… Ces films composent un regard d’ensemble sur le monde du design en France.
générique
Jean Widmer, un écologiste de l’image
un film écrit, réalisé et produit par
Rina Sherman
dans la collection
Grands portraits : témoins de notre temps
à la production
k éditeur
en coproduction avec le
Centre Pompidou
en partenariat avec le
Museum für Gestaltung Zürich
Grafiksammlung, Kunstgewerbesammlung
Plakatsammlung
avec
Jean Widmer
et la participation de
François Barré
Peter Knapp
Margo Rouard-Snowman
Philippe Apeloig
Claude Mollard
Agnès Benayer
Serge Lasvignes
et avec la collaboration de
Margo Rouard-Snowman
historienne du design
consultation éditoriale
Philippe Ciaparra
Alice Morgaine
Julien Widmer
mixage
Ivan Gariel
narration VF & VA
Anne Cardona
photographie, banc-titre
Philippe Ciaparra
remerciements
Rina Sherman k éditeur
Philippe Apeloig
Agnès Benayer
Marc-Antoine Chaumien
Philippe Ciaparra
Isabelle Ingold
Barbara Junod
Caroline Mahé
Claude Mollard
Anna Pitoun
Laurent Ungerer
Toutes mes excuses vont aux personnes que j’ai pu omettre.
remerciements
Centre Pompidou
Sonia Descamps
(Responsable du pôle ingénierie documentaire
Bibliothèque Kandinsky)
Jean-Philippe
Bonilli
(Archiviste)
Perrine Renaud
(Documentaliste)
© Rina Sherman – k éditeur Centre Pompidou 2023
ISAN 0000-0006-185A-0002-S-0000-0000-R
Jean Widmer
Jean Widmer est né à Frauenfeld en Suisse.
Il suit des études à l’École des arts appliqués de Zurich, à cette époque sous la direction de Johannes ltten, un des personnages clés du Bauhaus.
En 1953, il s’installe à Paris et s’inscrit à l’École des beaux-arts. Il devient directeur artistique à l’agence de publicité SNIP, aux Galeries Lafayette (1959-1961) et au Jardin des Modes (1961-1970).
En 1960, il commence à enseigner à l’École nationale supérieure des arts décoratifs et crée, en 1968, le département de communication visuelle, où il enseigne jusqu’à 1995. Cette même année, il crée sa première identité visuelle avec une série d’affiches à l’occasion de l’ouverture du Centre de création industrielle (1968-1974).
En 1970, il crée son propre atelier, Visual Design Association, et s’intéresse de plus en plus au graphisme d’utilité publique.
En 1972, Il est chargé d’innover un système de signalisation touristique et culturelle sur les autoroutes françaises, qu’il poursuit par étapes jusqu’à ce jour.
Jean Widmer – Visuel Design s’est vu confier la conception de nombreuses lignes graphiques et systèmes de signalétique, particulièrement dans le secteur public, dont les plus connus :
Centre Georges Pompidou (1976)
Semaine de Kiel, Allemagne (1980)
Musée d’Orsay (1983-1991)
Centre de création industrielle (1985-1991)
Musée national d’art moderne (1985-1991)
Institut du monde arabe (1987-1988)
Conservatoire national supérieur de musique et de danse (1989-1991)
Galerie nationale du Jeu de Paume (1991-1999)
L’aérogare Roissy-Charles de Gaulle et Orly (1993-1994)
Bibliothèque nationale de France (1994-1997)
Campus de l’université de Rennes (1998)
Cité des Sciences et de l’industrie : Explora (1998)
Congrès à Osaka, affiche « Stop Global Warming »
Place de la Concorde : palissade, réhabilitation des fontaines (1999-2000)
Jean Widmer a reçu le Grand prix national des Arts graphiques, décerné par le Ministère de la Culture et de la francophonie en 1994.
En 1996, une exposition rétrospective de son oeuvre a eu lieu au Centre national d’art et de culture Georges Pompidou. À cette occasion, le Centre Pompidou a publié dans sa collection Monographie, l’ouvrage, Jean Widmer, un écologiste de l’image.
Jean Widmer a reçu le Grand prix national des Arts graphiques, décerné par le Ministère de la Culture et de la francophonie en 1994.
En 1996, une exposition rétrospective de son oeuvre a eu lieu au Centre national d’art et de culture Georges Pompidou. À cette occasion, le Centre Pompidou a publié dans sa collection Monographie, l’ouvrage, Jean Widmer, un écologiste de l’image.
En 2023, une rétrospective, Jean Widmer, du concret au quotidien, a lieu à l’Espace de l’Art Concret à Mouans-Sartoux, en coproduction avec le Centre national des arts plastiques, Paris.
Jean Widmer est lauréat de nombreux prix et distinctions :
En 1980, il obtient le prix Toulouse-Lautrec à Berlin et le prix d’excellence à Essen et à Munich pour l’affiche de la Kieler Woche 1980.
En 1983, on le nomme chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, puis officier de l’ordre des Arts et des Lettres en 1991, et enfin Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres.
Il reçoit également le Janus du design, label décerné par le ministère de l’Industrie et du Commerce extérieur pour l’identité et la signalétique du musée d’Orsay.
1992 : Distinctive Merite Award de l’Art Directors Club 6th International Exhibition of New-York.
1994 : Grand prix national des Arts graphiques décerné par le ministère de la Culture et de la Francophonie.
2017 : Grand Prix suisse du design, Art Basel
Jean Widmer, figure phare des « Suisses de Paris », s’identifie avant tout comme un héritier du Bauhaus car il a fait ses études à la Kunstgewerbeschule à Zurich sous la direction de Johannes Itten. Ce dernier fonde le cours préliminaire ou vorkurs sur la pensée suivante : « Je fis table rase de l’ancienne tradition académique, du dessin de nu, et du dessin figuratif, et ramenais toutes les activités créatrices à leur racine, le jeu », un enseignement que Jean Widmer n’a de cesse de suivre et de s’approprier une fois installé à Paris au début des années 50 et tout au long de sa carrière.
Son art, son ingéniosité de la forme et son égard pour la typographie, nous les retrouvons dans chacune de ses compositions graphiques, que ce soient des affiches de publicité, l’un de ses premiers médiums ou bien à travers celui des logotypes institutionnels, la consécration de son travail. Après avoir fait ses preuves auprès des grandes enseignes en tant que directeur artistique des Galeries Lafayette durant deux ans puis au Jardin des Modes pendant neuf ans, François Barré va confier à Jean Widmer une opportunité unique en 1969. Il crée donc pour l’occasion une vingtaine d’affiches pour mettre en place l’identité visuelle du Centre de Création Industrielle, une initiative qui sa marqué son époque. En 1976, il est lauréat du concours international pour la première identité visuelle du Centre Georges-Pompidou. Ce fut à cette période que Jean Widmer mit au point le langage graphique qui lui est propre, et qui demeure l’un des premiers exemples de design moderne en France.
Au cours de sa carrière, Jean Widmer a conçu les identités visuelles de plusieurs grandes institutions culturelles, notamment celle du Musée d’Orsay, du Théâtre National de la Colline et de l’Institut du Monde Arabe la même année, sans oublier son travail auprès de la Bibliothèque Nationale de France et sa contribution au bicentenaire de la Révolution Française, une police de caractère unique.
Son travail lui a valu de recevoir de prestigieuses distinctions.
Il y a eu le Prix Toulouse-Lautrec en 1980,
le Distinctive Merit Award de l’Art Directors Club à New York en 1992,
le Grand Prix National des Arts Graphiques en 1994 remis par le Ministre français de la Culture.
En 1983, l’Ordre des Arts et des Lettres l’accueille dans ses rangs comme chevalier.
Il est nommé Officier en 1991 et le titre de Commandeur lui est attribué dix ans plus tard, en 2001.
A ces titres et distinctions vient se rajouter celui de Chevalier de la Légion d’Honneur en 2012,
de même que le Grand Prix Suisse du Design, attribué à Jean Widmer en 2017.