Rina Sherman

Les années Ovahimba – Travaux en cours

Les années Ovahimba Travaux en cours Centre franco-namibien, Windhoek / Rina Sherman
Les années Ovahimba Travaux en cours Centre franco-namibien, Windhoek / Rina Sherman

Les années Ovahimba, travaux en-cours livre les résultats de cinq ans de recherche à multi-facettes sur l’héritage culturel des. Cette étude s’est effectuée au sein de la communauté d’Etanga, village situé au nord-ouest de la région Kunene en Namibie. Depuis 1998, anthropologue et cinéaste, Rina Sherman a vécu avec le chef Ukoruavi Tjambiru et sa famille sur la colline d’oHere, dans les d’Etanga. Pendant ces années, elle a recueilli des données – au moyen de films, vidéos, photographies, écrits et enregistrements sonores – sur les rituels, les cérémonies, la vie quotidienne, les systèmes de pensée et de croyance de la famille Tjambiru, ainsi que de leur entourage à Etanga et ses environs.

Il est entendu que l’héritage culturel d’un peuple représente un champ d’étude d’une richesse inépuisable. Aussi, Rina Sherman a choisi de suivre l’itinéraire de certains des membres clés de la famille Tjambiru, choix qui lui a permis de saisir des moments représentatifs du mode de vie Ovahimba. De cette façon, elle témoigne de la vie quotidienne, des rites et des cérémonies en famille. De plus, ces moments évoquent le passé à travers l’éloge chanté des ancêtres et des vivants, le présent à travers la vie de tous les jours et les scènes rituelles, et proposent les perspectives qu’ont les Ovahimba dans le contexte de la Namibie nouvellement indépendante.

When Visitors Come – Quand les invités arrivent – Ovaryange tji veya

Rina Sherman
Années Ovahimba Years
SD, couleurs, 30 min, 2006

Description

Pendant la première semaine, l’exposition est agrémentée de la présence d’un groupe de jeunes d’Etanga, un groupe de danseurs qui présentent différentes pratiques de danse et qui expliquent leurs usages dans la culture Ovahimba. Ces jeunes gens sont les porte-paroles de leur culture, et partagent avec le public leurs us et coutumes ainsi que leurs aspirations futures. La participation du groupe des jeunes gens d’Etanga est une composante essentielle de l’exposition.
Lors de cette première semaine, l’accent est mis sur la participation du jeune groupe d’Etanga, à travers des discussions informelles sur divers aspects de leur culture et grâce à des représentations en public. Pour la période restante de l’exposition, l’attention du visiteur est orientée vers un programme de films et de conférences.

Les années Ovahimba Travaux en-cours est une composition de paysages sonores ponctuée de photographies, dessins, objets culturels, images et films inédits, chaque élément reflétant l’une des multiples facettes des rites et de la vie quotidienne Ovahimba. Le dispositif s’ouvre sur un escalier ou un espace oblong dans lequel quatre paysages sonores plongent le spectateur dans divers aspects de la vie Ovahimba : l’invocation des esprits, les chants d’éloge, les oraisons funèbres, l’élevage du bétail.

L’espace s’ouvre alors sur sept paysages sonores séparés les uns des autres par des parois insonorisées, tous reliés à un paysage sonore central. Les parois internes et externes tiennent lieu de support aux photographies et aux dessins qui sont exposés.

Les différents volumes créés par les paysages sonores forment les espaces dans lesquels les objets culturels sont exposés, sous des vitrines de verre disposées sur des socles en bois. Les parois des paysages sont traitées avec des matériaux insonorisants qui permettent d’isoler chaque espace, plus ou moins, selon son volume et sa disposition. Les bandes-son des paysages sont de durées variables, enregistrées en boucle et programmées par un ordinateur central pour jouer de façon continue durant toute la période d’ouverture de l’exposition. Le débit du son est programmé de sorte que, allant d’un paysage à l’autre, le visiteur n’entend jamais la composition globale de la même manière.

Dans une salle de projection adjacente, des images inédites de vidéos et de films issus du projet
Les années Ovahimba sont projetées en continu, proposant des aperçus de la vie quotidienne, des conversations, entre autres, sur des lois coutumières, des rituels et cérémonies de différents genres, comme la circoncision et la prise des esprits.[1] A l’instar du reste de l’exposition, ces images sont diffusées en continu et le spectateur peut découvrir n’importe quel aspect de la projection à tout moment.

Parallèlement à l’exposition, on propose un programme de films de La Collection Les années Ovahimba et de conférences de spécialistes sur des sujets tels que le système de parenté et le système de croyance en l’autel sacré. Un coin-lecture est aménagé dans l’exposition pour les visiteurs désirant lire un ensemble des écrits en-cours, inédits ou déjà publiés pour certains. Cette collection de textes contient des rapports d’étape de recherche, des articles, des essais dont l’écriture suit le procédé du « flux de conscience ».[2] On y trouvera aussi des extraits d’un journal et de notes de terrain, de même que des transcriptions de conversations enregistrées avec des membres de la communauté d’Etanga.

Chaque dispositif, paysages sonores, photographies, dessins, objets culturels, images inédites, est introduit par une légende qui propose des compléments d’informations, en explique le contenu et le replace dans le contexte de la vie quotidienne et des croyances Ovahimba. Ces textes sont conçus afin d’être à la fois informatifs pour les universitaires et accessibles aux membres d’un public plus large. Dans son ensemble, l’exposition Les années Ovahimba travaux en-cours, offre une tranche de vie de la communauté d’Etanga, leurs parents et leur entourage. Que les visiteurs soient des universitaires ou des non-spécialistes qui s’intéressent, l’exposition est conçue de manière à ce que chacun parte avec l’impression d’avoir partagé un moment avec la famille Tjambiru, leurs parents et leur entourage sur la colline d’oHere, dans les environs d’Etanga.

Les années Ovahimba / Rina Sherman
Les années Ovahimba / Rina Sherman
Les années Ovahimba / Rina Sherman

Dispositif technique

La visite du groupe d’Etanga

Un groupe de dix jeunes gens d’Etanga assiste à l’ouverture et à la première semaine de l’exposition. Ils participent en tant que portes-parole de leur culture et partagent avec les membres du public certains aspects de leur histoire, leur vie quotidienne, le système d’élevage du bétail, leur culture matérielle, leur système de croyance et aussi les aspirations qui sont les leurs pour le développement futur de la communauté dans le contexte d’une Namibie indépendante. Pendant leur séjour, ils donnent des représentations quotidiennes des danses traditionnelles telles que le jeu de l’ondjongo[3] et la danse imbimbi[4] et ils expliquent dans quels cadres chacune de ces danses est pratiquée.

Les photographies et les dessins

Les photographies (en couleur ou noir et blanc) de petites, moyennes ou grandes tailles et les dessins (au feutre fin noir et crayons de couleur) de petites et moyennes tailles sont tous présentés dans de simples cadres noirs fins ou plus larges, montés en passe-partout couleur coquille d’œuf, ce qui permet une présentation homogène et sobre de ces éléments aux contenus et aux traitements divers. Ils sont accrochés sur les parois extérieures et intérieures des paysages sonores, en rapport avec le thème, le lieu ou l’activité dont ils traitent. A peu près soixante-dix tableaux seront disposés dans l’exposition.

Les objets culturels

Une sélection d’objets culturels investit tout l’espace de l’exposition ; à l’entrée de celle-ci, au sein de chaque paysage sonore ainsi que dans le septième paysage central. Les objets sont présentés par de simples tiges en bois ou suspendus à la face supérieure de la vitrine. Les vitrines en verre et acier mat sont disposées sur des socles en bois qui permettent d’élever les objets à hauteur d’yeux. Une légende fournit les informations sur l’origine, le propriétaire et le contexte d’usage de l’objet.

Les payasages sonores

L’exposition compte onze paysages sonores, dont quatre sont consacrés au premier espace (escalier, espace oblong ou tout autre espace aménageable). Ces quatre paysages sonores émanent de hauts-parleurs placés le long de l’escalier ou de l’espace choisi et le son de chaque haut-parleur se propage de l’un à l’autre.

Les sept paysages sonores sont séparés par des parois insonorisées, chaque paysage à une bande-son différente, qui se propage doucement de l’un à l’autre. Chaque bande-son possède une certaine durée, toutes enregistrées en boucle sur des pistes séparées, en stéréo ou en mono, et programmées par un ordinateur. Chacune est diffusée par un ou deux hauts-parleurs cachés en haut des parois de chaque paysage. 

Les images inédites de vidéo

Insulated walls separate the seven remaining soundscapes. Each has a different sound track, over-spilling slightly from one into the other. Each sound track of varying length is recorded in a loop on a separate mono or stereo track of a computer and is diffused by speakers hidden at the top of the soundscape walls. The global effect as the visitor moves through the exhibition is that of a constantly varying composition due to the varying lengths of the sound tracks and depending on where the visitor is situated and at which point in time he or she enters the exhibition. At the entrance of each soundscape, a label provides information on the origin, date, and names of individuals and context of the recording.

Dans une salle de projection adjacente, on projette en continu des extraits d’images vidéo du projet Les années Ovahimba. A l’entrée, seront communiquées des informations concernant le contenu, l’époque, l’orientation générale du projet et les conditions de tournage. La diffusion continue d’images inédites permet un regard en temps réel sur les us et coutumes Ovahimba ainsi que les conditions de tournage sur le terrain.

Le programme de films

Parallèlement à l’exposition, un ensemble de films achevés issus de La Collection Les années Ovahimba et d’autres films, traitant du même sujet sont projetés. Le programme propose le détail de chaque film ainsi que des informations sur l’exposition et sur le catalogue en vente.

Conférences

Pendant toute la durée de l’exposition se tiendront des conférences de spécialistes universitaires sur des sujets en relation avec l’héritage culturel Ovahimba. Parmi les invités qui prendront la parole, se trouvent Rina Sherman, et Dr. Jekura Kavari, PhD diplômé du SAOS [5] et Maître de conférences au département des langues africaines de l’Université de Namibie. Les sujets abordés seront, entre autres, le travail de terrain, la recherche multi-médium dans le champ de l’anthropologie, le système des liens de parenté et d’héritage chez les Ovaherero, le système de croyance à l’autel sacré, la présence des esprits au quotidien…

Le catalogue

Un catalogue spécialement conçu pour l’exposition est publié, qui témoigne de la nature intrinsèque du projet Les années Ovahimba. Il contient les informations standard de rigueur (institution hôte, équipes, mécènes, etc.) et introduit les motivations du projet, ainsi que ses réalisations en termes de recherche sur l’héritage culturel des Ovahimba. On y trouve également des explications sur les activités du projet concernant le développement de la communauté. Le catalogue propose une sélection de photographies des objets présentés dans le cadre de l’exposition ainsi que des photographies issues de la collection d’images vidéo du projet.

[1] L’expression consacrée en Otjiherero, langue des Ovahimba, pour se référer à la transe est : « Okukambura ozombepo », c’est-à-dire : « prendre des esprits », de là le choix de l’expression en français.

[2] « Flux de conscience » ou « Stream of consciousness », procédé issu des pratiques d’écriture de Virginia Woolf, qui rend compte du monde à travers le point de vue subjectif du personnage littéraire, suivant le cours de ses pensées, de sa conscience qui progresse par associations d’idées.

[3] «Ondjongo» est un jeu qui a diverses articulations ; et qui est joué aussi bien pour des raisons thérapeutiques que pour se distraire.

 [4] «Imbimbi» est une danse de guerrier pour évoquer les actes héroïques du défunt.

[5] The School of Oriental and African Studies of the University of London.

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